"l’eau est indispensable à la vie, du moins sur notre monde. Elle lui permet d’étancher sa soif, de cuire ses aliments, et lui assure l’hygiène corporelle, domestique et sociale. Elle est non moins indispensable à la vie des animaux et des plantes, dont l’homme tire sa nourriture, qu’il asservit pour l’exercice de ses activités ou qui servent à son agrément.
L'eau est utilisée largement dans certaines industries, soit directement, soit en tant que force motrice. Au Maroc, en particulier dans les régions de l'intérieur, au climat plus sec, la déshydratation est synonyme de mort. Aussi les problèmes de l'eau y revêtent-ils une importance capitale."
"Fès est une ville particulièrement privilégiée, puisqu’elle doit sa naissance à l’heureuse abondance de ses eaux.
À la fin du 8ème siècle, Idriss Ben Abdallah, descendant d’Ali gendre du prophète, qui avait participé à un complot manqué des Alides contre les Abbasides, avait dû émigrer et s’était fixé au Mogreb el Aqça, où il avait été accueilli par les berbères à demi convertis des Awraba, dans leur chef-lieu d’Awalili, l’ancienne Volubilis romaine.
Cet Idriss, Idriss Ier, laissait à sa mort un fils posthume qui, à 11 ans, était reconnu comme chef chez les Awraba. Ce fils, Idriss II, continuait l’œuvre de son père, qui était de créer un empire d’Occident, ce qui lui amena une foule d’émigrés d’Andalousie et d’Ifriqya, hostiles aux Abbasides. La ville d’Awalili s’avéra trop petite pour contenir cette population sans cesse grandissante, et Idriss II résolut de bâtir une capitale digne de la dynastie naissante.
Un premier essai avorta, un orage ayant emporté les constructions édifiées en un lieu situé au pied du Zalagh. Un deuxième projet ne vit pas non plus le jour, l’endroit choisi – la source d’Hammet Holan, notre Sidi Harazem – ayant paru trop exposé aux crues périodiques du Sebou.
Idriss II chargea alors son ministre Omeir Lazdi d’explorer la région. Celui-ci arriva à Ras El Ma, où jaillissent les sources de l’Oued Fès, « eau douce et légère, dit-il après l’avoir goutée, climat tempéré, immenses avantages. Ce lieu est magnifique. Ces pâturages sont encore plus beaux et plus vastes que ceux du fleuve Sebou ».
Longeant l’oued, il arriva, à son confluent avec le fleuve, dans un vallon, entouré de collines dominées par le Zalagh, et fut tellement charmé, qu’il décida Idriss à y construire sa capitale.
Telle est la légende de la création de Fès, « édifiée, dit Léon, par un hérétique au temps d’Aron pontife, qui fut en l’an cent octante cinq ».
Cette légende semble infirmée par les récentes observations de certains savants, en particulier M. Levi-Provencal qui estime que Fès aurait été crée par Idriss Ier, puis achevée par Idriss II."
merci de ce superbe article documenté sur l'eau et les rites de l'eau à Fes que nous vous conseillons de lire en son intégralité
par notre ami sur son site https://ouedaggai.wordpress.com voir aussi Croyances et rites de l’eau à Fès
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