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Photo du rédacteurLaHuppe

disparition des abeilles à Inzerki

Dernière mise à jour : 28 sept. 2022

"Si les abeilles disparaissent, les jours de l'homme sont comptés" ce serait une citation d'Einstein Au pied du monumental rucher d'Inzerki, dans le sud-ouest du Maroc, au coeur de la réserve de biosphère de l'arganeraie, l'une des plus riches du pays, le silence a remplacé le bourdonnement des abeilles. La survie de l'homme est-elle vraiment liée à ce petit insecte? Oui, et pourtant ce n'est pas du miel dont nous avons tant besoin: les abeilles sont des insectes pollinisateurs, et la pollinisation est nécessaire à 70% de la production agricole dans le monde, 84% en Europe. On note que les cultures qui dépendent le plus de la pollinisation sont aussi celles dont la valeur économique est la plus importante, comme les fruits, les légumes et les fèves. Le syndrome d'effondrement des colonies se manifeste par des ruches vides de leurs occupantes. Pourtant, on y trouve du couvain (la progéniture des abeilles) et des provisions. Les maladies opportunistes ne s'y déclarent qu'après un délai. Cette mortalité est un phénomène multifactoriel.

Le varroa est souvent le premier responsable pointé du doigt par les scientifiques. Cet acarien est à l'œuvre depuis 1984 en Belgique. On a pu utiliser au départ des traitements efficaces puis, peu à peu, une résistance à ces produits s'est développée.

On a aussi remarqué que l'abeille souffre de carence alimentaire. Elle manque de deux acides aminés sur les dix qui lui sont nécessaires: c'est là un problème de biodiversité, de manque de zones naturelles variées et appropriées.

Les pesticides sont également au banc des accusés: ils feraient perdre le sens de l'orientation aux abeilles qui, incapables de rentrer au bercail, mourraient d'épuisement. Une étude de 2009 a montré la présence de 18 pesticides différents dans certaines ruches! Certaines colonies sont infestées de virus: elles en ont jusqu'à cinq ou six en même temps! De plus, le varroa est connu pour transmettre ces virus.

Comment toutes ces causes se combinent-elles pour provoquer ce taux élevé de mortalité?

Ce sujet est à l'étude pour le moment. On voit par exemple que lorsque la nosémose (maladie due à un champignon parasite) se combine avec un néonicotinoïde (une variété d'insecticides), sa mortalité s'en trouve augmentée. Un phénomène observé à l'échelle nationale provoqué par une sécheresse hors norme et le changement climatique, selon des experts.

"A cette période de l'année, l'espace est censé être empli du bourdonnement des abeilles. Aujourd'hui, elles meurent à un rythme vertigineux".


Inzerki est un village marocain (douar) qui fait partie de la commune rurale d'Argana (Province de Taroudant). Il est situé à 82 km au nord d'Agadir, dans le Souss.

Considéré comme "le plus ancien et le plus grand rucher collectif traditionnel au monde", selon les spécialistes, ce site datant de 1850 n'est pas le seul frappé par la mortalité des hyménoptères. https://fr.wikipedia.org/wiki/Inzerki

"Cette désertion des ruches est un phénomène inédit au Maroc", constate l'Office national de sécurité sanitaire des produits alimentaires (ONSSA), chargé de l'enquête, qui impute aux changements climatiques le "syndrome de l'effondrement des colonies d'abeilles". L'ONSSA exclut l'hypothèse de maladies.

Le chercheur en sciences apicoles, Antonin Adam, privilégie lui comme explication la pire sécheresse depuis 40 ans à frapper ce pays d'Afrique du nord.

En outre, "la sécheresse peut être aujourd'hui amplifiée par la vulnérabilité des abeilles aux maladies, à la transhumance, aux pratiques agricoles intensives mais également à la volonté du pays d'augmenter sa production de miel", analyse le scientifique qui a étudié le milieu apicole dans le sud-ouest du Maroc.

Pour l'apiculteur Brahim Chatoui, "la sécheresse est un cycle normal. C'est son intensité qui est aujourd'hui inquiétante".


De loin, le rucher frappe par sa structure à la fois simple et complexe, construite en terre et en bois sur cinq niveaux compartimentés en cases à dimension égale. A l'intérieur des cases sont disposées les ruches cylindriques en roseaux tressés enveloppées de terre mélangée à de la bouse de vache.

Mais il suffit d'approcher pour constater l'étendue du délabrement. Des parties de l'abeiller -- inscrit récemment au patrimoine national -- s'affaissent, faisant craindre le pire.

Pour Hassan Benalayat, chercheur en géographie humaine, la dégradation du rucher est la conséquence de plusieurs bouleversements dans la région, notamment la modernisation de la filière apicole et l'exode rural mais aussi le réchauffement climatique.

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